Faut-il faire appel à un maître d’œuvre ou gérer les artisans soi-même ?
15.08.2025

Faut-il faire appel à un maître d’œuvre ou gérer les artisans soi-même ?

Quand on se lance dans un projet de construction ou de rénovation, une question se pose concernant la gestion du chantier. Faut-il tout coordonner soi-même, du choix des artisans jusqu’à la réception des travaux, ou déléguer cette mission à un professionnel ? Ce choix, loin d’être anodin, a un impact direct sur le bon déroulement du chantier, les garanties obtenues, les risques à maîtriser… Alors faut-il faire appel à un maître d’œuvre ou gérer les artisans soi-même ? On fait le point !

Gérer seul la construction de sa maison : une bonne idée ?

Endosser le rôle de maître d’ouvrage et de maître d’œuvre revient à piloter le chantier et gérer les artisans soi-même, sans intermédiaire. Mais quels sont les avantages et les risques ? 

Maître d’ouvrage et maître d’œuvre : deux fonctions complémentaires. 

Le maître d’ouvrage, c’est le porteur de projet, donc vous en tant que particulier. Vous définissez les objectifs, fixez le budget et validez les étapes. Vous êtes à l’initiative du chantier.

Quant au maître d’œuvre, c’est le professionnel qui assure la concrétisation technique du projet. Architecte ou expert en bâtiment, il conçoit les plans, coordonne les entreprises, contrôle la bonne exécution des travaux et veille au respect des normes. En un mot, il transforme vos idées en réalité sur le terrain.

Si le maître d’ouvrage décide, le maître d’œuvre organise, anticipe et encadre. Ainsi, se passer de ses services, c’est accepter de prendre en charge l’ensemble de la coordination, avec les risques que cela implique en termes de délais, de qualité et de conformité.

Les avantages d’être son propre maître d’œuvre 

Le premier avantage est bien sûr financier. En supprimant les honoraires d’un maître d’œuvre, vous réalisez des économies.

Autre bénéfice, la fierté de tout gérer soi-même. Cette démarche offre un sentiment d’accomplissement

Si vous aimez les challenges, que vous avez du temps et des connaissances dans le bâtiment, il peut s’agir d’une expérience enrichissante. 

Les risques de se passer d’un maître d’œuvre 

Mais l’autonomie a un prix, celui d’un investissement personnel considérable. Coordonner un chantier exige une présence régulière, voire quotidienne, sur le terrain. Il faut organiser les interventions, suivre les livraisons, vérifier la bonne exécution des travaux, répondre aux demandes des artisans, anticiper les enchaînements… Et cela, sans se tromper.

La complexité augmente dès qu’il y a plusieurs corps d’état. Par exemple, le retard d’un maçon peut bloquer l’électricien, qui lui-même empêchera le plaquiste d’intervenir… en bref, il faut savoir gérer la chaîne, négocier les aléas et résoudre les désaccords. Tout cela en parallèle, bien souvent, d’une vie professionnelle et personnelle.

Gérer une construction et les artisans demandent d’être résistant au stress et de faire face aux imprévus. En effet, les mauvaises surprises sur un chantier sont fréquentes et exigent de la réactivité. 

Quid des assurances ?

Faire l’impasse sur un maître d’œuvre implique aussi de vérifier les assurances obligatoires auprès des entreprises du chantier, à savoir :

  • La responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : chaque artisan intervenant sur le chantier doit être couvert par une RC Pro. Elle couvre les dommages causés à des tiers pendant l’exécution des travaux (blessures, dégâts matériels, etc.). C’est une garantie de base, mais qui ne couvre pas les malfaçons affectant le bâtiment une fois les travaux terminés.
  • La garantie décennale : indispensable pour tout professionnel du bâtiment, la garantie décennale couvre les dommages compromettant la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à sa destination pendant 10 ans après la réception des travaux. Cette assurance doit être active au moment de l’ouverture du chantier, et son attestation doit vous être remise avant tout début d’intervention. En cas de sinistre, elle permet de protéger votre investissement, à condition que l’entreprise concernée soit correctement assurée.

En parallèle, vous devez souscrire une assurance dommages-ouvrage avant l’ouverture du chantier. Imposée par la loi Spinetta de 1978, cette couverture garantit une indemnisation rapide en cas de sinistre relevant de la garantie décennale, sans attendre une décision de justice sur les responsabilités. 

L’assurance dommage ouvrage est incluse dans les projets encadrés par un maître d’œuvre ou un constructeur via un contrat CCMI par exemple. Certes, l’absence de souscription par un particulier n’est pas sanctionnée pénalement si le logement est destiné à soi-même ou à sa famille. Mais elle peut considérablement freiner une revente et vous exposer à des risques financiers importants.

Le rôle du maître d’œuvre : encadrer, anticiper, sécuriser

Lorsque l’on décide de faire construire sa maison, s’appuyer sur un maître d’œuvre permet de rester maître de son projet tout en évitant de porter seul l’ensemble des responsabilités techniques et administratives

Dès la phase de préparation, le maître d’œuvre élabore les plans, les descriptifs techniques et le calendrier. Il consulte les entreprises, sélectionne les artisans, négocie les devis et veille au bon déroulement du chantier. Son rôle est aussi de suivre les travaux, de coordonner les artisans et de vous accompagner lors de la réception du chantier. 

Vous profitez de son expertise technique permettant d’anticiper les erreurs comme la non-conformité, les défauts d’étanchéité ou encore la mauvaise organisation des intervenants. Il connaît les réglementations en vigueur (DTU, urbanisme, environnementale...), et sait adapter le projet aux contraintes du terrain.

Faire appel à un maître d’œuvre, c’est aussi bénéficier de garanties solides. Il est couvert par une assurance responsabilité civile professionnelle et une garantie décennale. De même, cela facilite la souscription d’une assurance dommage-ouvrage. 

Certes, ses honoraires représentent un coût. Il faut compter en moyenne entre 8 et 12 % du montant des travaux, mais cet investissement est rentabilisé. En effet, un chantier bien encadré évite les dérapages, limite les retards et vous assure un résultat final de qualité répondant à vos attentes. 

Gérer les artisans ou faire appel à un maître d’œuvre : quelle solution choisir ?

Il n’existe pas de réponse universelle. Le bon choix dépend avant tout de la nature du projet, du budget, des délais, mais aussi de votre niveau de compétence, de disponibilité et d’organisation

En effet, gérer seul son chantier et les artisans peut très bien vous convenir, à condition d’avoir :

  • Des connaissances techniques,
  • Un réseau fiable d’artisans,
  • Du temps à consacrer à chaque étape,
  • Et une grande rigueur dans la coordination.

En revanche, dès qu’il s’agit de gros œuvre, de multiples intervenants, d’un planning serré ou de démarches administratives complexes, le recours à un maître d’œuvre devient une solution plus sécurisante. Être accompagné par un maître d’œuvre n’enlève pas votre droit de regard sur la construction, au contraire, le maître d’œuvre vous accompagne tout en vous soulageant de la charge technique et structurelle liée au chantier. 

 

Chez Baticonfort, nous vous accompagnons selon vos besoins, de la conception à la coordination, pour un projet maîtrisé, sécurisé… et qui vous ressemble.

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